miércoles, 29 de junio de 2011

Review @ Rockdelux


FEDERICO DURAND
“El éxtasis de las flores pequeñas”
OWN, 2011.

MÚSICA DE LA NATURALEZA La tecnología ha descubierto una visión del mundo desconocida. Hay cámaras que pueden grabar a un tigre cazar en la oscuridad o fotografiar la radiación que dejó una estrella al desaparecer. Sin embargo, basta con salir al monte, esperar a que empiece a atardecer y cerrar los ojos para dejar que el bullicio de los insectos y la luz entre las hojas de los árboles revelen una vida que casi siempre permanece oculta. Federico Durand ha atrapado ese mundo secreto del bosque que parece latir dentro de “El éxtasis de las flores pequeñas” con una grabadora, pero de nada le hubiera servido si no sintiera el amor que tiene por cada instante de sonido recogido en la montaña y la sensibilidad con que lo arropa en su música. Las grabaciones de campo tienen un efecto hipnótico, casi mágico, sobre los acordes de guitarra y piano que hay enterrados en este disco, como si enredaran las notas, haciéndolas girar, encendiendo colores nuevos en la música. Basta con caminar entre estas piezas, encontrar el lugar donde sentarse y cerrar los ojos para poder verlos.

Si “La siesta del ciprés” (2010) recogía una música evanescente, ingenua, de contornos desdibujados, “El éxtasis de las flores pequeñas” se sirve de un sonido más nítido, iluminado por Taylor Deupree, que lo ha masterizado. Los teclados ceden espacio a la guitarra y el piano en casi todos los cortes y Durand tiende cada acorde, dejando respirar a los demás, llenando el sonido de vetas, grietas y huecos en los que también resuenan restos de música. Cae una tormenta sobre el piano que abre el disco en “El pequeño huésped sigue dormido” y las cigarras y las hormigas mordisquean las guitarras de “Los niños escriben poemas en tiras de papel rojo”: es como si todo sucediera justo cuando lo escuchas, como si él lo estuviese grabando en ese mismo momento. Para cuando las guitarras con las que “Kim” cierra el álbum se apagan sabes que este es uno de los discos más bonitos que escucharás en mucho tiempo. Tendrás que volver a ponerlo una y otra vez porque su sonido no se puede retener, es como tratar de recordar una puesta de sol. Los tonos, la luz, su intensidad, se pierden en la memoria; el cerebro no puede reproducirlos.

Juan Monge

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Muchas gracias Juan Monge por tus bellas y sensibles palabras!

sábado, 25 de junio de 2011

Review @ Letzebuerger Land



Tzeedee
24.06.2011
Versions d’automne
David André

La bonne santé artistique du label Own Records s’illustre à nouveau par une doublette de sorties. Rappelons au passage, que la structure fête ses dix ans d’activité. Dans les deux cas, on a affaire à des artistes confirmés voire même chevronnés en ce qui concerne Thomas Méry. Quant à l’Argentin Federico Durand, il sort avec el éxtasis de las flores pequeñas son troisième album.

Pour ce dernier, le chapelet de compositions est imprégné et structuré par des souvenirs provenant de l’enfance de Durand, quand celui-ci, bambin, sillonnait les forêts argentines avec ses aïeux. Illustrant parfaitement la nature d’un souvenir, par essence nébuleux et souvent axé sur des impressions remodelées, les morceaux baignent dans un flou ambient chaleureux, qui se laisse porter par des drones et autres field recordings. Si la maîtrise de l’Argentin pour construire des ambiances bucoliques et nostalgiques est indiscutable, l’écoute de l’album s’avère à double tranchant. En effet, selon l’humeur de l’auditeur, ce dernier s’ébaudira devant ce calme paisible et contemplatif qui se dégage de l’album ou alors le trouvera passablement rasoir et chiant, n’ayant aucune envie d’écouter pour la nième fois l’ouverture d’un nénuphar un doux matin d’été ! Tout est évidemment question de contexte.

Si les deux premiers morceaux donnent cette impression de surplace apaisant et un peu vain, en égrenant des notes au hasard sur des gouttes de pluies, les choses prennent une autre tournure dès elin. Ce bref morceau séduit par la grâce d’une mélodie tangible et fragile tout en gardant le parti pris esthétique de Durand. Sur cette lancée, la casa de los abuelos (la maison des grands-parents) poursuit avec une ligne de piano hésitante, légèrement désaccordée sur un lit des arpèges de guitares, comme pour illustrer le temps qui passe et qui altère les corps, le poids de l’âge aidant. Certes, les plages ambient fonctionnent parfaitement en tant que vignettes sonores du souvenir qu’elles sont censées illustrer comme dans atardecer en las montañas (tombée du jour en montagne) où une langueur s’empare du morceau au travers de drones qui se croisent dans les vallées, tandis qu’un brouillard sonore accompagne le lent mais inexorable obscurcissement. Autre beau moment, kim qui clôt l’album avec simplement une guitare acoustique limpide et des gazouillis d’oiseaux.

En qui concerne Thomas Méry, il n’en est pas à son coup d’essai. Il faut savoir que ce dernier arpente la scène indé française depuis une quinzaine d’années, entre autres en tant que chanteur au sein de Purr qui a laissé, en héritage, l’un des grands albums d’indé français des 90’s avec whales lead to the deep sea, pendant européen des épopées de Slint et de Codeine. Le bonhomme sort son deuxième album solo avec l’aide de plusieurs fidèles collaborateurs. Ce qui frappe d’emblée sur les couleurs, les ombres c’est le timbre de Thomas Méry. En effet, cette voix révèle une trouble ressemblance avec la baudruche Pascal Obispo. Un Obispo débarrassé de tous ses imbuvables tics et dans un registre crédible voire même habité par moments. Mais tels Tim Buckley voire Nick Drake ou encore Gerard Manset, des textes évocateurs et chimériques, pour la plupart en français, malgré quelques passages en anglais, sont déclamés sur des arrangements somptueux et savants, portés par des musiciens au diapason du chanteur-guitariste aux pickings sophistiqués.

Les textes profondément mélan­coliques entre confidences et désincarnations impersonnelles font le constat poignant et imagé sur des détails futiles (comme sur du sirop), qui rendent la vie absurde ou, au contraire, méritant d’être vécue, malgré le vertige et la chute que cela peut entraîner. Les six morceaux forment un tout puissamment homogène, qui musicalement se retrouve à cheval entre ce free folk un peu jazzy tel que le pratiquaient Buckley père et Drake, mais aussi des climats d’une profonde musicalité aux confins d’un certain postrock comme celui qui était tissé par, au hasard, Hood, Talk Talk dans sa dernière période ou Matt Elliot. Belle et intemporelle, aux envolées acoustiques impétueuses, avec mention spéciale aux magnifiques parties de cuivres (clarinette, clarinette basse et trompette), la musique transfigure littéralement cette demi-douzaine de compositions automnales. Tel un franc-tireur, Thomas Méry creuse farouchement son sillon personnel.
Pour plus d’informations : www.ownrecords.com

David André

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Thank you very much, F.

viernes, 3 de junio de 2011

Invierno



Convulvo